Le 03 -04 - 2013
Un endroit musique... Pas mal
Des sièges pour se reposer
Une merveilleuse nougatine, pas à vendre mais à goûter pour acheter l'appareil.... Non je ne l'ai pas acheté, mais j'ai bien goûté!
Les fruits secs
Les épices
Nous quittons le grand palais de Lille jusqu'au prochain salon
J'ai été enchantée de ce salon de par sa déco, et surtout les innombrables dégustations...
Un régal divin !
Un grand merci à vous tous mes amis qui m'avez suivie dans ce salon sans jamais vous lasser, vous êtes tous formidables !
Demain nous repartons vers d'autres aventures
L'Espagne est donc tombée amoureuse du chocolat dès son arrivée. L'engouement pour le chocolat va atteindre un point tel que là encore l'Eglise devra mettre le « holà » à l'invasion des vendeurs de chocolat dans les églises pendant les offices. Etrangeté de l'histoire qui fait retrouver au chocolat ses lieux sacrés d'origines... Mais le nectar n'en finira pas de jouer des tours à ceux-là même qui l'ont déchu de son statut de « boisson des dieux ». Ainsi il posera un cas de conscience des plus sérieux à l'Eglise. Ses plus hauts dignitaires seront en effet amenés à répondre à la délicate question qu'il soulève : pendant le carême, qui est une période de jeûne pour les chrétiens, peut-on boire du chocolat sans rompre ce jeûne ? Ce diable de breuvage était en effet, depuis ses origines mayas et aztèques, considéré comme une boisson hautement nutritive. Et ses propriétés n'avaient rien de légendaires car les guerriers aztèques en buvaient pour se reconstituer. Des qualités confirmées par un témoin de poids, l'aventurier Cortès lui-même, qui l'avait observé chez les Indiens et avait rapporté à son roi Charles Quint « qu'une tasse de cette précieuse boisson permettait à un homme de marcher un jour entier sans manger ». L'affaire fut soumise à la plus haute autorité des catholiques, le Pape Pie V. Celui-ci trancha en 1569 en déclarant que la boisson du chocolat ne rompait pas le jeûne !
La luxure
La vague de chocolat va continuer de s'étendre à travers toute l'Europe comme une traînée de poudre ! C'est qu'au-delà de son goût délicieux son succès est dû également à d'autres vertus qu'on lui attribue, reconnues aussi par les Aztèques. Il était en effet rapporté que l'empereur aztèque consommait du chocolat avant d'entrer dans son harem ! Bien plus tard, le grand séducteur Casanova avait aussi attribué son succès auprès des femmes aux nombreuses tasses de chocolat chaud qu'il consommait quotidiennement. Et comme selon le proverbe « il n'y a pas de fumée sans feu », nos moines européens, déjà échaudés, ne prirent pas à la légère cette sulfureuse réputation. Ainsi en 1624 un théologien fit paraître un écrit condamnant la consommation de chocolat dans les couvents, « ce breuvage échauffant, écrivait-il, les esprits et les passions ». Les suspicions à l'égard du chocolat furent de nouveau confirmées en 1702 : dans son « Traité des aliments » Lemery écrivait à son propos que « ses propriétés stimulantes sont propres à exciter les ardeurs de Vénus, déesse de l' Amour ».
Ami des palais européens
Le chocolat va certes continuer de conquérir les « palais européens » mais exclusivement ceux des riches ! Préparés dans des monastères avec des produits rares d'importations et fortement taxés, il demeure très cher. Tout comme chez les Mayas et les Aztèques, il reste donc l'apanage des élites, des aristocrates, il est servi dans les maisons de prince et à la table des rois. C'est d'ailleurs par la grande porte des cours royales que le chocolat fera son entrée en Europe et gagnera les tables des nantis.
Après avoir conquis la cour d'Espagne, c'est par elle qu'il est introduit à la cour de France vers 1615. Il l'est à l'occasion du mariage entre le roi de France Louis XIII et la fille du roi d'Espagne, Anne d'Autriche. En quittant son pays, cette dernière avait emporté dans ses malles du chocolat et le fera ainsi connaître aux courtisans français. Mais le chocolat connaîtra réellement son heure de gloire à la cour de France dans les années 1650 à l'occasion d'un autre mariage, celui du roi de France Louis XIV avec une princesse espagnole, Marie Thérèse d'Autriche. La reine en est si éprise qu'elle l' impose à la cour et y lance la mode du chocolat. On disait alors à son propos qu'elle n'avait que deux amours : le roi et le chocolat ! L'engouement des courtisans fut tel que le roi dû, en 1693, le faire supprimer des réceptions officielles car sa consommation devenait trop coûteuse. Mais le pli était pris, la cote du chocolat ne devait plus faiblir auprès des dames de France... Ainsi les favorites de Louis XV, parmi elles, la célèbre Pompadour, « usent du chocolat pour, disent-elles, s' échauffer le sang » ! Le « beau brun » gagnera ses galons et même ses lettres de noblesse avec une autre reine de France, Marie antoinette. En quittant sa cour natale d'Autriche celle-ci emmènera avec elle sa chocolatière personnelle. Elle crée ainsi à la cour de France la nouvelle fonction officielle de « chocolatière de la reine ».
Les juifs de Bayonne
Cependant, concernant la conquête de la France, le chocolat connaîtra une exception. Il entrera en effet sur le sol français par une seconde porte au sud du pays, à Bayonne. Il a en effet été introduit par les marranes, juifs portugais qui, en 1496, ont été expulsés du Portugal par l'Inquisition. Ils fuient donc vers la France et s'établissent à Bayonne ou ils vont développer vers 1610 la fabrication du chocolat. Cependant leur statut de juif ne les autorisait pas à faire commerce de leur savoir faire. Ils devaient donc se déplacer clandestinement chez les riches amateurs. Il fallut attendre la Révolution (1789) pour que les marranes obtiennent enfin le droit d'exercer leur commerce. En attendant, auprès d'eux, les Bâillonnais apprennent vite leur savoir faire, et deviendront ainsi les premiers artisans du royaume de France à travailler la fève de cacao. La première chocolaterie verra le jour en 1580. Depuis, Bayonne restera sans interruption la capitale du chocolat et ne sera détrônée qu'au XXème siècle par la fabrication industrielle du chocolat.
Produit de luxe
Après la conquête de la péninsule ibérique et de sa cour royale, le chocolat gagne naturellement dans les régions des Flandres et des Pays Bas qui étaient alors terres espagnoles (1606). Mais il faut attendre le XVIIème siècle pour que la vogue du chocolat envahisse réellement la noblesse et les nantis de ces régions. L'un d'entre eux joua un rôle essentiel, Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays Bas ((1744-80) qui, grand amateur de chocolat, encouragea sa consommation. Le chocolat poursuivra sa conquête en gagnant l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne (1641). Les Anglais s'en empareront à leur tour et le rentabiliseront : ils seront les premiers à créer vers le milieu du XVIIIème un impôt sur la vente et la consommation du chocolat.
De fait le chocolat demeurera longtemps cher et l'apanage des riches. A titre de comparaison, à la cour de Bruxelles, la fève de cacao varie entre 30 et 50 sous tandis que le salaire d'un ouvrier qualifié de l'époque s'élève à 9 sous par jour. A la fin du XVIIème on ne le trouve encore que dans les endroits luxueux, il descendra dans les salons et les cafés à la mode. A la fin du XVIIIème, le fait de posséder un service à chocolat était encore le signe de l'élévation dans la hiérarchie sociale. Ainsi Mozart, dans un de ses opéras, fera dire à une soubrette qui s'adresse à son maître : « Du chocolat je ne goûte que l'arôme, c'est vous qui allez le boire, et moi je me contente de le voir ».
La démocratisation
C'est donc bien plus tard, à partir de sa fabrication industrielle, que la consommation de chocolat se démocratisera. Il faut attendre le XIXème siècle pour voir apparaître celle qui nous est si familière, la fameuse tablette de chocolat à croquer. Jusque-là on buvait le chocolat. Depuis, le chocolat a connu un double destin. Il est toujours travaillé et choyé comme un produit de luxe, mais il s'est également bien démocratisé tout en gardant cependant un petit côté « gâterie » et cadeau. Il garnissait les rations alimentaires des troupes américaines lors du débarquement de 1945. Il faisait ainsi partie des charmes des « boys » qui distribuaient leurs tablettes aux « gourmandes » privées de douceurs pendant la guerre !
Désacralisé mais...
Etrangeté de l'histoire, aujourd'hui encore le chocolat n'a pas réellement quitté ses origines aztèques liées aux cultes religieux. Bien que désacralisé au rang de plaisir par nos moines européens, aujourd'hui encore les traditions populaires continuent de le faire côtoyer les fêtes religieuses chrétiennes, Noël, Pâques, et aux Antilles il est de tradition de servir au déjeuner de première communion, autre fête chrétienne, du chocolat chaud avec des tartines. La magie du chocolat continue.
Attention aux animaux
Mais attention, le chocolat n'est réservé qu'à l'Homme car, et ce n'est pas une légende, il est extrêmement dangereux pour les animaux, notamment le chien. Il contient en effet un alcaloïde, la théobromine, qui est toxique et mortelle pour lui. Une tablette de 200 grammes de chocolat noir peut tuer un chien, sa mort pouvant survenir entre six et vingt quatre heures !
FIN