• Le 27 - 06 - 2013

    La Rose

    Mon jardin - Quelques fleurs

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    Mon jardin - Quelques fleurs

     

     

     

    Les fleurs.

    Ô terre, vil monceau de boue
    Où germent d'épineuses fleurs,
    Rendons grâce à Dieu, qui secoue
    Sur ton sein ses fraîches couleurs !

    Sans ces urnes où goutte à goutte
    Le ciel rend la force à nos pas,
    Tout serait désert, et la route
    Au ciel ne s'achèverait pas.

    Nous dirions : — À quoi bon poursuivre
    Ce sentier qui mène au cercueil ?
    Puisqu'on se lasse en vain à vivre,
    Mieux vaut s'arrêter sur le seuil. —

    Mais pour nous cacher les distances,
    Sur le chemin de nos douleurs
    Tu sèmes le sol d'espérances,
    Comme on borde un linceul de fleurs !

    Et toi, mon cœur, cœur triste et tendre,
    Où chantaient de si fraîches voix ;
    Toi qui n'es plus qu'un bloc de cendre
    Couvert de charbons noirs et froids,

    Ah ! laisse refleurir encore
    Ces lueurs d'arrière-saison !
    Le soir d'été qui s'évapore
    Laisse une pourpre à l'horizon.

    Oui, meurs en brûlant, ô mon âme,
    Sur ton bûcher d'illusions,
    Comme l'astre éteignant sa flamme
    S'ensevelit dans ses rayons !

    Alphonse de Lamartine.

     

     

     


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