• Le - 04 - 07 - 2013

    Une écluse sur la route de la mer

    Chez moi (2)

    Chez moi (2)

    Chez moi (2)

    Chez moi (2)

    Chez moi (2)

    Chez moi (2)

    Chez moi (2)

    Chez moi (2)

    Chez moi (2)

     

     

    Le gardien de l'écluse

    J'entends de la cuisine mon chien qui s'impatiente
    Et les cris des enfants qui jouent sur le chemin .
    Dès qu'ils tournent le dos , un couple de mésanges
    Se pose à leur place et pique les noyaux
    Qui jonchent la prairie . Toujours au même endroit .
    La soirée est paisible . Le gardien de l'écluse
    Epluche son journal en se brûlant les doigts
    Sur la tasse amenée par sa femme docile .
    Il m'entend respirer et lui dit à mi voix :
    « Les voisins sont gentils ! Invite-les demain !»

    Les péniches s'endorment et glissent simplement
    Les unes sur les autres . J'aurais peur à leur bord
    D'avoir le mal de mer . Je préfère l'odeur
    De la terre endormie .
    J'ai du temps devant moi . J'aperçois dans les champs
    Qui bordent le canal , dessinés et précis ,
    La courbe des labours , que le dessèchement ,
    Infinitésimal , a longtemps travaillé .

    Donnez-moi seulement encore quelques soirées
    Je sentirai soudain le temps retraversé
    En trois coups pinceaux . Les mains sur les genoux
    Je réfléchis assis aux choses de demain
    Et j'oublie en chemin – C'est vraiment beaucoup dire –
    Si la source du temps et les gardiens du seuil
    Me laisseront en paix encore une saison .

    Qui se réveillera à la fin de ce rêve
    En refermant la porte qui donne sur la nuit ,
    - La nuit sans se presser , qui coule lentement ?

    Eric Palomar  

     


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